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#53 Le pote

Auteur : Germain Rallon
Edition : Marivole
Nombre de pages : 141

      L’amitié entre deux soldats: le narrateur Rallie et Bouboule porte l’intrigue du roman "Le pote". Le narrateur a d’autant plus de mal à annoncer le décès de Bouboule à sa mère qu’il a eu l'occasion de faire la connaissance de celle-ci lorsque leur régiment passe à Bar-le-Duc où elle tient un café. Le récit s’arrête là devant Verdun avec cette mort. Même si Germain Rallon est fait prisonnier très peu après et part en captivité à Ingolstadt en Bavière (où il reste jusqu’à la fin du conflit), l’auteur n’a pu aller plus loin, cette mort ayant un caractère trop traumatisant pour lui. De nombreuses informations matérielles parsèment le récit et on retrouve cette très forte antipathie pour les mercantis qui viennent en particulier vendre du mauvais vins aux soldats dans la zone des armées. Des notes permettent en particulier d'expliquer certains mots d'argot du poilu.




      Merci aux éditions Marivole pour la découverte.

      Je pense qu’un résumé ne servirait à rien, car le roman est court et surtout car la quatrième de couverture donnée donne déjà beaucoup d’informations. Je ne suis pas fane de roman historique et j’avoue que j’essaye depuis quelque temps de m’y mettre afin de découvrir l’histoire sous un autre angle et je dois dire que ce roman est une pépite pour ce genre de chose. Il m’a fait passé par beaucoup d’émotions et j’ai eu un peu de mal à les exprimer avec des mots donc je vais essayer de faire le mieux possible pour ma chronique. 

J’ai eu un sentiment de nostalgie des conversations avec mon grand-père qui lui, n’a pas connu forcément la même guerre mais il a connu celle d’Algérie, et il aimait en parler, enfin aimer est un bien grand mot pour ce genre d’événement, je dirai plutôt qu’il avait besoin d’en parler et je pense que l’auteur a fait de même dans ce roman, il avait besoin de s’exprimer sur ce qu’il a vu, vécu, ressentis et cela se ressent énormément dans chaque phrase que j’ai pu lire de ce roman si bouleversant. En fait, je n’ai pas de mot pour décrire ce que j’ai vécu pendant ma lecture. Il y a eu de la tristesse, de l’espoir, de la compassion. 

      On jongle entre le décalage des lettres qui arrivent aux proches qui eux, ne savent pas trop ce qu’ils se passent mais les soldats se taisent. Ils préfèrent dire que tout va bien et essayer de mettre des mots qui les réconfortent. On voit l’absurdité de la guerre en quelque sorte. L’auteur a su mettre en avant l’humanité des soldats qui n’ont rien demandé et qu’ils pensent avant tout à l’humain et tout ce qu’il comporte dans sa vie civile, ils pensent à la famille. On n’y découvre aucune haine, juste de la compassion. C’est ça le plus atroce... Se dire que la famille derrière n’aura pas la joie de retrouver la personne. 

      L’auteur nous raconte ce qu'il se passe sur les fronts de Champagne, la bataille de Verdun et ce qu'il se passe entre eux deux. Ce roman est très instructif et nous montre l'histoire sous un autre angle, autre que les livres d'histoires. Je pense qu'on y oublie volontairement certains passages alors que là, nous avons tout de A à Z. Ce genre de roman serait peut-être à faire lire pour un cours d'histoire. 

      La plume est fluide et on s'y laisse happée facilement. On est toujours curieux de savoir la suite et je dois dire que le roman n'a pas fait long feu. On passe facilement par pas mal de sentiments contradictoires et on ne sait pas comment réagir face aux événements.

      En bref, je pense que je vais m'arrêter là. C'est un roman que je conseillerai car moi il m'a bouleversée, marquée, et je ne regrette pas de l'avoir demandé. L'auteur a eu du courage de s'exprimer, et je le remercie d'ailleurs car sinon je n'aurai jamais vécu ce genre de sentiment face à une lecture. 


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